Combien coûte la prévention de l'impact environnemental de produits ? La méthode de l'éco-coût permet de calculer cet éco-impact. Bien qu'une telle solution puisse parfois être un peu simpliste et que son utilisation pose des problèmes, elle n'en a pas moins ses mérites. Nous l’expliquons et nous clarifions à l’aide d’un exemple.
Lorsque nous utilisons des ressources naturelles, nous ne payons qu'aux acteurs qui extraient ces ressources sur le terrain appartenant à cette entité juridique. Nous ne payons pas notre planète pour la consommation de ces ressources, car personne ne la « possède », personne n'en est responsable. Nous avons déjà décrit en détail ces externalités dans un blog précédent.
Nous aimerions à présent retourner la question : quel serait le coût si nous voulions éviter l'impact environnemental ? Peut-on calculer ce que serait le coût réel d'un produit si l'on voulait éviter les dommages environnementaux ? C'est exactement l'approche adoptée par la méthode de l’éco-coût.
Qu'est-ce que l'éco-coût et quand a-t-il un sens ?
La méthode de l'éco-coût calcule l'éco-impact évitable sous la forme d'un chiffre unique exprimé en euros. En ce sens, la méthode est très similaire à celle utilisée dans l'Ecolizer (OVAM), où elle est exprimée en éco-points.
La méthode de l'éco-coût répond à notre envie de s’attaquer à des problèmes complexes avec une solution simple. Il est très tentant de décrire l'impact environnemental complet d'un produit, y compris son utilisation et sa fin de vie, par un seul chiffre. Tout le monde sait que ce chiffre est sujet à caution et manque énormément de nuances.
Cette méthode d'éco-coût a toutefois ses mérites. Très tôt dans le processus de conception, lorsque peu de données sont disponibles, il s’agit d’un outil très adapté. À ce stade, il y a en effet encore beaucoup de décisions à prendre. Vous pouvez donc encore influer fortement sur la conception. Vous pouvez comparer rapidement des scénarios et faire des estimations de l'impact environnemental et de la manière de réduire ou d'éviter celui-ci. Les valeurs en euros issues des calculs n'ont donc de sens qu'en tant que valeurs relatives.
Par exemple, si vous voulez évaluer deux matériaux l'un par rapport à l'autre, c’est l’outil qu’il vous faut.
Fonctionnement
L'éco-coût d'un grand nombre de matériaux, de procédés, de transports, d'énergie, de scénarios de fin de vie par matériau, etc. est disponible pour une unité précise. Par exemple : l'acier inoxydable 18NiCr8 a un éco-coût de 0,8 €/kg et le transport par semi-remorque (24 tonnes, rapport poids/volume min. 0,32 tonne/m³) a un éco-coût de 0,031 €/(tonne.km).
Grâce à des règles de calcul simples (quantité x éco-coût), vous pouvez ainsi comparer des scénarios simples et calculer l'éco-coût à éviter. Vous pouvez faire ceci dans des feuilles de calcul simples ou détaillées ou utiliser les apps de votre smartphone. Vous trouverez toutes les informations nécessaires pour vous lancer ici.
Quelle est la véritable difficulté ?
La difficulté réside dans la méconnaissance de ces outils et l’incapacité à les utiliser. Les entreprises qui veulent se lancer dans cette démarche cherchent souvent à savoir comment intégrer ces calculs dans leur processus de conception, ainsi que comment aider leurs concepteurs de produits à intégrer systématiquement les exigences de circularité dans la conception des produits. Une question qui revient souvent est la suivante : « Pouvez-vous me donner une ‘liste de contrôle de conception circulaire’ pour mon produit, que nos concepteurs pourront utiliser ? » Il s’agit là d’une question et d’une ambition très judicieuses... mais il n'existe pas une bonne liste de contrôle toute faite. Tout dépend en grande partie de la stratégie de conception (« Design for X »). Celle-ci est à son tour même liée à la façon dont vous commercialisez le produit et à celle dont vous souhaitez que le client utilise votre produit. Voulez-vous que le client opte pour la réparation lors de la mise au rebut du produit ? Proposez-vous au client une option de rachat ? Demandez-vous aux clients de recycler votre produit par les canaux existants ? Il existe donc de multiples possibilités pour un même produit, ce qui nécessite des règles de conception différentes. La séquence la plus appropriée semble donc consister à déterminer la stratégie de produit circulaire et, à partir de là, à définir les exigences du produit.
Exemple : palan électrique
Sur la base des données relatives aux principales matières et à leurs processus de transformation, à la logistique, à l'utilisation des produits, y compris leur entretien, et à leur élimination, nous obtenons le graphe suivant :
Dans ce cas, l'impact des matériaux et de leur poids sur la consommation d'énergie est très faible. Si nous supprimons à présent la consommation électrique de l'équation, nous obtenons une meilleure image de l'impact des matériaux.
L'impact de l'électronique apparaît désormais comme dominant. Ainsi, pour l'entreprise concernée, la stratégie de conception circulaire visant la récupération des pièces (« parts harvesting »), notamment pour les modules électroniques, est un atout majeur. Dans cet exemple, les facteurs économiques (disponibilité et prix) et les facteurs écologiques se renforcent mutuellement.
Dans les étapes suivantes du processus de conception, l'attention est notamment portée sur la modularité et l'évolutivité (« upgradeability ») des modules électroniques. Ensuite, l’entreprise peut également examiner les conditions marginales (interfaces et outils standardisés, etc.) et créer une "liste de contrôle de la conception circulaire" à partir de celles-ci.
Vous reconnaissez ces défis et vous aimeriez les relever concrètement ? N'hésitez pas à nous contacter ! Ensemble, nous examinerons la méthode la plus judicieuse pour vous. Cela peut inclure la participation à notre masterclass Intégrez la circularité dans votre conception de produits (le 6 décembre), un accompagnement individuel sur mesure, la visite d'une entreprise déjà bien engagée dans cette voie, etc.