Quelles sont les caractéristiques des équipes capables de générer un surplus de créativité lors d'une session de cocréation ? Quelles sont les circonstances qui permettent d'atteindre un tel surplus ? Comment composer une équipe permettant de garantir le surplus de créativité attendu ? L'entreprise VO Group, l'UCLouvain et Sirris se sont penchés sur ces questions dans le cadre du projet de R&D PICesc.
VO Group est une entreprise bruxelloise qui réunit six agences actives dans le secteur de la communication et qui a développé une expertise poussée en méthodologie participative à travers son Lab VO. Celui-ci accompagne ses clients dans leur processus d’innovation en mobilisant, pendant des sessions de 4 heures, un groupe de personnes ayant des profils créatifs, des expertises et des perspectives différentes pour générer des idées et solutions au service de leurs besoins et enjeux futurs.
Le Lab VO mise sur une approche dynamique et structurée pour donner vie à la co-créativité et l’intelligence collective. Sa méthodologie porte une attention particulière aux outils et équipes de co-créativité. Cette approche garantie que de nombreuses perspectives soient prises en compte et favorise la production d'idées à la fois nouvelles et utiles dans un contexte déterminé.
Lors des sessions de cocréation, le Lab VO s'efforce de trouver une combinaison de personnes et profils capables de pouvoir fournir des solutions créatives pour répondre à un problème donné ainsi que de définir les outils/exercices à utiliser pour faire émerger ces solutions. Afin de fonder leurs recherches sur des bases scientifiquement solides et reproductibles, VO Group s'est tournée vers Sirris. Ensemble, ils ont alors défini un concept pour un projet de R&D permettant de rechercher ces questions et ont invité l'institut de recherche LouRIM de l'UCLouvain dans le projet.
Le LouRIM de l'UCLouvain est spécialisé dans l'étude des organisations et de leurs enjeux sociétaux à partir de différents angles d'approche tels que l'entrepreneuriat, le marketing, l'innovation et l'informatique. Dans le cadre de ce projet, le LouRIM s'est focalisé sur la modélisation des combinaisons de profils et outils stimulant la créativité et des circonstances pour en tirer bénéfice. L'EluciDATA Lab de Sirris a mis à disposition son expertise en traitement de données et intelligence artificielle pour rechercher des approches pour la composition (semi-)automatique d'équipes et d'ensembles d'outils à utiliser lors d'une session, sur base de techniques de mise en correspondance (matchmaking). Enfin, VO Group, en tant que porteuse du projet, s'est occupée de rendre accessible des jeux de données appropriés pour la recherche et de la validation des résultats au sein d'une plateforme prototype de composition d'équipes de cocréation.
Mise en correspondance (matchmaking)
Afin d'arriver à une solution pour la composition (semi-)automatique d'équipes et d’ensembles d’outils, Sirris s'est tout d'abord concentré sur la caractérisation et le profilage des personnes pouvant participer à une session de cocréation (les contributeurs) et des outils pouvant y être utilisés pour diriger les discussions. Les contributeurs et les outils étant les deux types d'entités à mettre en correspondance avec une demande de session de cocréation. Nous avons utilisé des approches classiques issues du domaine de l'ingénierie de caractéristiques (feature engineering) afin de définir des types de contributeurs et des types d'outils.
Pour la composition d'équipes, nous avons recherché plusieurs approches pour la mise en correspondance des entités susmentionnées. Les défis étant le caractère hétérogène de ces entités et le fait que le résultat à fournir était lui-même composé d'une combinaison de types de contributeurs d'une part et de types d'outils d'autre part. Nous nous sommes inspirés des techniques de recherche de motifs (pattern mining) et de partitionnement de données (clustering) hiérarchique agglomératif pour proposer différentes approches pour aider la personne organisant la session dans le choix de son équipe.
Le projet PICesc a été financé par Innoviris, l'organisme public qui finance et soutient la recherche et l'innovation en Région de Bruxelles-Capitale.
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