Des ingénieurs sur le toit d'un panneau solaire à l'aide de drones et de technologies de pointe, représentant les pratiques durables et l'innovation pour l'usine du futur.

Transformation « Eco Factory »

Article
Ann Debaere

« Un levier possible pour progresser ».

Avec le programme Make The Future, Agoria et Sirris guident les entreprises pas à pas vers la reconnaissance « Factory of the Future ». Ce parcours se concentre sur sept transformations essentielles à cette reconnaissance. Dans cette série d'interviews, nous mettons en lumière chaque transformation avec un ou plusieurs expert(s) du domaine. Cette fois-ci, Isabel Zaghet, experte en environnement et politique climatique, Building Technology, et Veerle Van Steen, experte en environnement chez Agoria, parlent de la transformation vers une "Eco Factory".

Bonjour Isabel et Veerle. En quoi consiste exactement la transformation en "Eco Factory" ?

Veerle : Lorsque l’on évoque le trajet vers la Factory of the Future, nous constatons que les entreprises sont promptes à d’abord penser à la numérisation ou à l'optimisation des systèmes de production. La durabilité est parfois un peu oubliée. Notre objectif est d'aider les entreprises à prendre des mesures dans ce sens, en les guidant à travers les réglementations européennes (souvent nombreuses) et les pratiques de durabilité.
Isabel : Une "Eco Factory" est une entreprise qui se soucie de l'environnement, une entreprise qui travaille sur le développement durable. Cela va au-delà des économies d'énergie ou de la réduction des déchets : notamment le recyclage des matières premières, les matériaux d'emballage durables ou encore le recours aux énergies renouvelables. Il s'agit de l'ensemble de la chaîne : de l'approvisionnement en matières premières, de la consommation d'énergie et de la gestion des déchets à tout ce qui a trait aux réglementations et aux processus circulaires.

Photo de profil d'Isabel Zaghet, experte en technologie de construction de la politique environnementale et climatique chez Agoria

Les entreprises qui investissent dans l'éco-transformation deviennent non seulement plus durables, mais aussi plus efficaces et plus compétitives.

Isabel Zaghet, Expert Environment & Climate Policy Building Technology chez Agoria
 

 

 

 

 

 

Comment une entreprise s'engage-t-elle dans cette transformation ? 

Veerle : Nous avons mis au point un système d'évaluation qui permet aux entreprises de mesurer leurs performances en matière de développement durable. Le fonctionnement est simple : vous indiquez votre score sur des indicateurs tels que la consommation d'énergie, la gestion des déchets ou l'utilisation de matériaux circulaires. Vous obtenez alors un aperçu de votre situation et des prochaines étapes à franchir.

Nous fournissons des conseils sur mesure aux entreprises qui ont des interrogations, par exemple, sur leur utilisation de matériaux ou leur conformité légale, qu'il s'agisse de PME ou de multinationales. Nous proposons par exemple des ateliers sur la réduction des déchets ou l'emballage circulaire, ou encore un aperçu des pratiques en matière de développement durable.

Exemples pratiques :

  • Réduire les déchets : Une entreprise a remarqué qu'elle gaspillait beaucoup de matériaux lors de la production. De meilleurs contrôles de qualité lui ont permis de produire moins de déchets.
  • Économiser l'énergie : Une entreprise de métallurgie a installé une pompe à chaleur pour réutiliser la chaleur perdue. Résultat : une réduction des coûts et des émissions de CO2.
  • Améliorer les emballages : Une PME a demandé à son fournisseur de rendre les emballages réutilisables. Cette démarche a non seulement été bénéfique pour l'environnement, mais elle a également renforcé les relations avec les clients.

En partageant leurs expériences et en travaillant ensemble, les entreprises progressent plus rapidement.

Isabel : Dans le cadre de l'éco-transformation, nous travaillons avec sept indicateurs, tels que l'autonomie en matière d'approvisionnement énergétique et d'utilisation des ressources. Concrètement, il s'agit de savoir dans quelle mesure une entreprise est autonome en matière d'approvisionnement énergétique, comment elle peut utiliser moins de matières premières, etc. Chaque étape franchie est une bonne chose en soi. Chaque entreprise, de la PME à la multinationale, peut également aller au-delà des exigences légales à son niveau.

Une PME se concentrera sur des sujets différents de ceux d'une multinationale disposant de budgets plus importants. Mais même une petite entreprise devrait oser s'adresser à un fournisseur pour voir s'il est possible d'utiliser des matériaux d'emballage plus respectueux de l'environnement.

Si une entreprise considère qu'elle atteint au moins le niveau 4 pour chacun des sept indicateurs, elle peut demander à être reconnue comme Factory of the future. Nous procédons alors à un audit, avec la venue d'experts sur place. Le rapport d'audit énumère les domaines d'amélioration de l'entreprise ainsi que ses points forts. Nous partageons nos connaissances et fournissons des recommandations. Il appartient bien sûr à l'entreprise concernée d'aller plus loin.

Le rôle de la technologie ?

Veerle : Bien que la technologie soit moins centrale dans cette transformation, les outils de mesure et l'optimisation des processus sont essentiels. Nous commençons toujours par des mesures : consommation d'eau, consommation d'énergie et utilisation de matières premières. Ces données constituent la base d'objectifs d'amélioration concrets.

Par exemple :

Consommation d'eau : les entreprises s'efforceront naturellement de réutiliser autant d'eau que possible. Les entreprises qui veulent aller plus loin essaieront de boucler la boucle de la consommation d'eau, afin d'utiliser le moins possible d'eau du réseau ou d'eau souterraine.

Consommation d'énergie : ici aussi, il est essentiel d'examiner la quantité d'énergie que vous consommez et d'éliminer les pertes d'énergie. Par exemple, une "Eco-Factory" est censée examiner s'il est possible de récupérer la chaleur des appareils ou d'installer sa propre éolienne, afin de s'affranchir de l'énergie fossile traditionnelle.

Pour réduire la consommation de matières premières, d'eau ou d'énergie, il est évident que vous devez d'abord savoir ce que vous consommez. Ensuite, vous pouvez fixer des objectifs ciblés ou des indicateurs clés de performance pour certaines installations ou lignes de production. Ces objectifs vous aideront à progresser sur les questions environnementales en tant qu'entreprise.

Quels sont les avantages d'une transformation en "Eco Factory" ?

Isabel : Une "Eco-Factory" récolte les bénéfices d'une réduction des coûts, d'une plus grande efficacité et d'une position plus forte sur le marché. Comme par exemple une entreprise qui produit moins de déchets et réalise des économies grâce à une utilisation plus intelligente des matériaux. Les entreprises qui ont compris ce principe continueront à chercher des améliorations, même si elles doivent d'abord investir. Après tout, elles savent que l'investissement sera rentable à moyen ou à long terme.

Veerle : Et n'oubliez pas l'image de l'entreprise ! Les jeunes talents accordent de plus en plus d'importance à la durabilité dans le choix de leur employeur. Les clients accordent de plus en plus d'importance à la durabilité. Les entreprises qui intègrent la durabilité dans leur stratégie sont plus attrayantes pour le marché du travail et les clients. Cela peut vraiment être un facteur de différenciation concurrentielle.

Photo de profil de Veerle Van Steen, experte en environnement chez Agoria

Les jeunes talents accordent de plus en plus d'importance à la durabilité dans le choix de leur employeur. Les clients aussi accordent de plus en plus d'importance à la durabilité. Les entreprises qui intègrent la durabilité dans leur stratégie sont plus attrayantes pour le marché du travail et les clients.

Veerle Van Steen, Expert Environment chez Agoria

 

 

 

 

Quels sont les défis auxquels les entreprises sont confrontées ?

Isabel : De nombreuses entreprises sont confrontées à des défis quotidiens, tels que le manque de personnel ou la concurrence internationale. La durabilité semble alors souvent un pas de trop. Pourtant, reporter cette question peut engendrer des coûts plus élevés et des problèmes plus complexes. C'est pourquoi il est important d'intégrer l'éco-réflexion directement dans la stratégie de l'entreprise. Car ne vous y trompez pas, "éco" n'est pas seulement "éco". Il s'agit de personnes, d'environnements et de rendre le tout opérationnel. C'est pourquoi nous travaillons de manière transversale avec d'autres transformations et offrons de nombreux conseils.

Est-il difficile d'enthousiasmer les entreprises pour cette transformation ?

Veerle : Heureusement, ces dernières années, nous constatons que la durabilité est de plus en plus à l'ordre du jour. Alors qu'il s'agissait auparavant d'une réflexion secondaire, il s'agit maintenant souvent d'un des points les plus importants des audits. Lorsque nous rendons visite à des entreprises, nous nous rendons compte du chemin qu'elles ont parfois déjà parcouru, non pas parce qu'elles y étaient obligées, mais plutôt par conviction. Il s'agit d'une évolution positive dont nous nous réjouissons et dont les entreprises devraient également être fières.
 

Prêt à faire le premier pas ?

Le programme Make The Future est conçu pour toutes les entreprises manufacturières membres d'Agoria ou Sirris. Prenez rendez-vous sans engagement pour une évaluation initiale de la maturité de votre entreprise. Vous recevrez un rapport détaillé avec des recommandations concrètes pour accélérer votre transformation. Ce service est gratuit pour les membres d'Agoria et Sirris.

Découvrez comment Make The Future peut transformer votre entreprise

Réservez une évaluation sans engagement de votre entreprise

Plus d'info à propos de notre expertise

Auteurs

As-tu une question?

Envoyez-les à innovation@sirris.be