Bien que les AGV et les AMR soient susceptibles d’apporter des avantages significatifs en termes d’efficacité et de productivité, ces systèmes présentent aussi de nouveaux risques pour la sécurité qu’il convient d’aborder. Dans une série de blogues, nous allons étudier la sécurité des AGV sous plusieurs angles. Le premier blogue portera sur le cadre législatif.
La présence de véhicules à guidage automatique (AGV) et autres robots mobiles autonomes (AMR) n’a plus rien d’exceptionnel au sein des unités de fabrication, d’entreposage et de logistique. Bien que ces véhicules soient susceptibles d’apporter des avantages significatifs sur le plan en termes d’efficacité et de productivité, ces systèmes présentent aussi de nouveaux risques pour la sécurité qu’il convient d’aborder. Dans une série de blogues, nous allons étudier la sécurité des AGV sous plusieurs angles : cadre législatif régissant celle-ci, cheminement vers la sécurité sur le plan des pratiques exemplaires, parties prenantes impliquées et leurs responsabilités respectives. Notre exploration approfondie de la sécurité des AGV nous livrera des informations précieuses quant aux défis et opportunités associés à ce domaine en pleine évolution.
Cadre législatif
Le cadre réglementaire régissant les systèmes AGV et AMR commence par la directive sur le lieu de travail, laquelle énonce l’obligation légale pour les employeurs de garantir l’utilisation sans risque de produits sur le lieu de travail. La directive Machines 2006/42/CE régit spécifiquement l’utilisation sans risque des AGV et AMR et impose aux fabricants de machines ou d’installations de procéder aux évaluations des risques requises aux termes de la norme EN ISO 12100. Le cas échéant, ces derniers devront prendre les mesures qui s’imposent pour réduire les risques auxquels les opérateurs sont exposés. Pour se conformer à la directive Machines, les fabricants peuvent se référer aux normes harmonisées.
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Jusqu’à une date récente, aucune norme de type C ne s’appliquait spécifiquement aux AGV et systèmes similaires. Toutefois, en raison du développement rapide des technologies émergentes dans le domaine des véhicules automatisés, la norme ISO 3691-4 a été publiée en 2020 pour combler cette lacune. Cette norme remplace la norme EN 1525:1997 et renvoie à d’autres normes communes, telles que les normes ISO 12100, ISO 13849 et ISO 13850. Cette norme ISO 3691-4 est désormais considérée comme la principale norme internationale applicable aux AGV et AMR. La norme ISO 3691-4 met l’accent sur trois aspects critiques de la sécurité des AGV/AMR à prendre en considération pour en garantir la sécurité de fonctionnement : définition des différentes zones dans lesquelles le chariot considéré opère et interagit avec des humains, identification des dangers et risques connexes et mise en œuvre adéquate des systèmes de sécurité. La figure ci-après illustre ces différents aspects.
ISO 3691-4
Le champ d’application de la norme ISO 3691-4 a été élargi depuis l’adoption de la norme EN 1175:2020, laquelle se focalise sur certains aspects électriques spécifiques et sur les fonctions automatisées des AGV/AMR et autres véhicules industriels pilotés par un professionnel. Portant sur divers aspects de la conception, de l’exploitation et de la maintenance des plates-formes mobiles, ces normes ne sont pas obligatoires, mais elles présentent divers critères et lignes directrices visant à atteindre un risque résiduel acceptable sur un véhicule à guidage automatique et à mettre en œuvre un système de sécurité global. Cependant, il convient d’observer qu’en raison de l’intégration des AGV et des AMR au sein des systèmes existants, la conformité à une seule norme de Type C est susceptible de ne pas satisfaire pleinement aux exigences essentielles de santé et de sécurité (EHSR) de la Directive Machines. Pour cette raison, quelque 43 normes de Type A et de Type B sont référencées comme documents connexes dans le souci de garantir une conformité totale.
Pour conclure le premier blogue de cette série, il est évident que le cadre législatif joue un rôle crucial quant au déploiement et à l’exploitation en toute sécurité des AGV/AMR. Non contente d’être une obligation légale, la conformité à ces réglementations constitue aussi une responsabilité morale, laquelle consiste à protéger la santé et la sécurité des travailleurs, ainsi que celles du public au sens large. Cependant, il faut impérativement reconnaître que la conformité réglementaire ne suffit pas à garantir la sécurité totale des systèmes AGV. Il est capital de compléter le respect des normes par les meilleures pratiques et par des stratégies de gestion des risques adaptées à des environnements opérationnels spécifiques.
Dans notre prochain article de blogue, nous nous arrêterons sur les meilleures pratiques que les entreprises peuvent mettre en œuvre pour améliorer la sécurité des AGV au-delà de la conformité réglementaire.
En tant qu’entreprise, comment évaluer les modalités d’un déploiement raisonnable des AGV ou AMR, et quelles sont les étapes que comporte un tel processus ? Contactez-nous!
Cet article est publié dans le cadre de l'Antenne-normes Industrie 4.0 et du project FlexIn²Log, qui vise à soutenir les entreprises manufacturières et leurs partenaires logistiques et ICT dans l'utilisation des technologies et des plates-formes numériques, mais aussi des AMR à commande numérique, pour accroître la flexibilité et l'efficacité de la logistique interne et entrante.