Il était une fois deux royaumes, Datamania et Scienzia, qui rivalisaient sans cesse, non pas pour le pouvoir, mais pour la connaissance.
Les savants de Datamania avaient développé des méthodes dans le plus grand secret pour découvrir toutes sortes de connexions dans de grandes quantités de données. Ils savaient que leurs concurrents de Scienzia n'avaient pas ces méthodes et gardaient jalousement ce savoir secret. Grâce à ces méthodes largement déployables, qu'ils avaient baptisées « science des données », ils espéraient prendre de l’avance.
Un jour, des espions de Datamania découvrent que Scienzia avait fait de grands progrès dans l'étude de l’orbite des planètes. On disait que les scientifiques de Scienzia avaient réussi à découvrir des lois universelles leur permettant de prédire la position de chaque planète. D'après les rumeurs, les connaissances de Scienzia étaient basées sur l'analyse des données astronomiques et même sur des tests de chute d'objets sur terre. Les scientifiques de Scienzia avaient mis des décennies à élaborer ces lois et pensaient donc avoir creusé un gouffre infranchissable pour Datamania.
Lorsque les savants de Datamania l’apprirent, ils ne purent rester sans rien faire. En se basant sur les données astronomiques disponibles, les experts en mégadonnées parvinrent à élaborer en quelques jours seulement un modèle capable de prédire l’orbite des planètes de façon très précise. Datamania n'était pas peu fière. Grâce à ses experts en mégadonnées, le royaume avait pu égaler en quelques jours ce que Scienzia avait mis des décennies à faire. Mieux encore, les tests primitifs avec la chute d'objets n'avaient même pas été nécessaires. Comme tous les grands succès, ce triomphe jeta les bases d'une nouvelle culture de la recherche à Datamania. Les experts en mégadonnées furent élevés au rang de grands prêtres de la science. Ils pouvaient en un rien de temps résoudre n’importe quel problème par la science des données.
La croyance dans les modèles de données fut encore renforcée lorsque des espions rapportèrent que les scientifiques de Scienzia ne pouvaient pas prédire avec précision l’orbite de Mercure. Mercure se déplaçait sur un plan qui semblait tourner légèrement, ce que les modèles de données prédisaient, mais que les théories de Scienzia manquaient. Cela avait apparemment provoqué une crise dans la communauté scientifique de Scienzia, ce qui avait mené à une nouvelle théorie ésotérique appelée la théorie de la relativité. Pour Datamania, la conclusion était claire. Les théories étaient incomplètes et superflues, les modèles de données représentaient l'avenir.
Lorsque Scienzia réussit à faire alunir le premier homme plusieurs années plus tard, la surprise fut grande à Datamania. Ils n'avaient pas vu venir cette prouesse. Une fois encore, toutes les forces furent mobilisées pour suivre Scienzia. Datamania ne perdit pas confiance. De nouveau, on imaginait que les experts en mégadonnées relèveraient rapidement le défi.
Au bout de quelques mois, alors que les savants de Datamania n'avaient pas encore trouvé de réponse, le roi de Datamania convoqua ses meilleurs experts en mégadonnées au palais. Ceux-ci durent vite admettre qu'ils étaient impuissants, simplement parce qu'ils ne disposaient pas de données sur lesquelles travailler. Leurs modèles de données n'étaient en effet efficaces que lorsqu'ils disposaient de beaucoup de données. Par exemple, pour faire alunir une fusée, il fallait établir une trajectoire, mais leurs modèles de données ne pourraient y arriver que s’ils disposaient de centaines d’exemples d’alunissage.
Le roi de Datamania finit par se rendre compte que ses savants pouvaient exploiter des phénomènes qui se produisaient souvent, mais qu'ils ne comprenaient pas vraiment ce qui se passait intrinsèquement. Pendant de nombreuses années, Datamania s'était reposé sur une illusion de la connaissance. Ces événements incitèrent le roi de Datamania à conclure un traité de paix avec Scienzia. Désormais, les connaissances seraient partagées et ne sont plus cachées.
Les sages de Datamania finirent ainsi par apprendre que tous les problèmes ne se résolvaient pas par la science des données. En même temps, Scienzia put apprécier les méthodes de la science des données, car elles pouvaient enfin résoudre certains problèmes de données persistants.
Une grande partie de la population de Datamania avait d'ailleurs toujours du mal avec ce modernisme. Les anciens modèles de données avaient l'avantage de pouvoir prédire l'avenir sans avoir à ajuster sa vision du monde. C'est pourquoi beaucoup continuèrent de croire aux anciennes sagesses et restèrent convaincus que la terre était au centre de l'univers.
Que la manière la plus efficace de résoudre les problèmes technologiques est de combiner les expertises et expériences, nous en sommes bien conscients chez Sirris. C’est pourquoi nos experts - scientifiques de données, ingénieurs, scientifiques et techniciens - de divers départements travaillent continuellement ensemble sur les projets d’innovation technologiques de nos clients. |