L’importance du Crisis Code Cracker pour Stefaan Dewulf d'Ethilog

14 juin 2021
Gunthram Cornelis

« En raison de la crise du coronavirus, nous avions quelque peu mis en veilleuse nos projets stratégiques. Grâce à l'aide de POM West-Flanders et de Sirris, nous innovons à nouveau. Maintenant que la faisabilité de notre idée a été définitivement prouvée, nous voulons créer dès que possible une démonstration de faisabilité. » Voilà comment Stefaan Dewulf, président chez Ethilog, décrit son expérience avec le Crisis Code Cracker, le plan d'action en trois parties que Sirris entend utiliser pour aider les entreprises du secteur technologique à sortir plus fortes de la crise.

Ancien vice-président Mecatronics du groupe Picanol, Stefaan Dewulf a décidé il y a une dizaine d'années de poursuivre avec un collègue l’un des projets d'innovation du groupe en dehors de Picanol. Ethilog a été définitivement lancée en 2017 et s’est érigée en quelques années en leader du marché flamand de l'automatisation de la distribution et de la traçabilité des médicaments dans les hôpitaux. « Nos systèmes permettent de suivre et de gérer les médicaments depuis leur entrée à l'hôpital jusqu'à leur administration au patient, explique Stefaan Dewulf dans son interview avec Bloovi (en néerlandais). Selon lui, le succès d'Ethilog réside dans l'automatisation poussée de ces processus et dans le fait qu'il résout un goulot d'étranglement dans la distribution des médicaments dans les hôpitaux : les longs délais nécessaires pour acheminer les médicaments de la pharmacie de l'hôpital au patient. Ceux-ci entraînent un flux de retour de 20 à 40% en raison des prescriptions qui ont changé dans l’intervalle.

Le potentiel de la numérisation et de l'automatisation

Ethilog résout ce problème en rapprochant le point de détachement du patient.  « Aujourd'hui, nous installons les armoires à pharmacie directement dans les services. Ainsi, 80% du volume de médicaments d'un service peuvent être administrés just-in-time, directement depuis l'armoire. Le personnel infirmier ne doit plus se rendre à la pharmacie toutes les 24 heures, mais vient chercher les médicaments plusieurs fois par jour, sur la base de la dernière prescription électronique », explique Stefaan Dewulf. Cette façon de travailler réduirait la charge de travail du personnel infirmier de 15% et celle de la pharmacie de l'hôpital jusqu'à 50%.

Stefaan Dewulf  : « La meilleure preuve est notre démonstration de faisabilité : nous laissons toujours les hôpitaux essayer nos armoires pendant deux semaines. Et nous n'avons jamais encore dû retirer une armoire. Tout le monde comprend tout de suite leur intérêt. » 

Stefaan Dewulf veut toutefois pousser l'automatisation d'Ethilog encore plus loin : 

« Il reste encore une grande marge d'automatisation dans la pharmacie hospitalière. Nous envisageons de recourir à la robotisation. Le problème est que les solutions déjà sur le marché aujourd'hui sont de gros robots avec des budgets énormes, tant à l'achat qu'en coût total de possession. »

Pour les hôpitaux, ces solutions ne sont pas réalisables. « Un hôpital ne peut pas faire cet investissement puis en dépendre pendant les quinze prochaines années. Il a besoin d'un système évolutif. Voilà pourquoi nous avons rapidement pensé aux cobots. En outre, depuis les cinq dernières années, cette technologie est largement utilisée dans l'industrie. C’était donc le bon moment. Le seul problème était que nous n'avions nous-mêmes aucune expérience des cobots. »

Le pouvoir des essais pilot

Sirris a pu prodiguer des conseils (avec, en Flandre-Occidentale, le soutien de POM Flandre-Occidentale) afin de permettre aux entreprises de continuer à innover même pendant la crise du coronavirus, notamment par l’intermédiaire du Crisis Code Cracker.

Pour Stefaan Dewulf, cette collaboration a été une réussite : 

« Nous avions déjà approché des partenaires commerciaux pour explorer l'idée des cobots. Ils ont abordé notre problème à partir des produits qu'ils proposent aujourd'hui, et nous n'étions pas convaincus à 100% que nous en avions besoin. Voilà pourquoi Sirris nous a offert un soulagement appréciable. Sirris possédait le même savoir-faire, sans volonté commerciale. Nous avons immédiatement entamé le dialogue avec des spécialistes. C'était l'occasion idéale de vérifier si notre vision était réalisable, tant sur le plan technologique qu'en termes de performances. »

Dans le cadre du terrain d’expérimentation Industrie 4.0, le labo Sirris Application sur le site de Courtrai permet aux entreprises d'accéder à un environnement de test industriel réaliste avec une série d'équipements, tels que des cobots, des AMR, etc. Il est possible, à très court terme, d’y construire et tester des installations pilotes, sans investissement lourd de la part des entreprises ni engagement commercial envers des partenaires.

« C'est précisément à cet endroit que nous étions bloqués dans notre innovation, confirme Stefaan De Wulf. Nous avions fait quelques simulations par nous-mêmes et nous pensions que cela allait fonctionner, mais comment étions-nous censés tester cela dans un environnement réel sur un vrai robot ? Construire un tel robot rien que pour un projet sur lequel il existe tant de points d'interrogation est un investissement bien trop important.

Pour l'entrepreneur, pas question de s'engager dans un projet de longue durée par l'intermédiaire d'un partenaire commercial : « Cela représente une grande perte de temps, car il faut d'abord accumuler ces connaissances en interne pour pouvoir effectuer les tests. Dans le terrain d’expérimentation Industrie 4.0, nous avons littéralement pu tester et démontrer la faisabilité en un jour. D'une part grâce à la qualité de notre préparation, et d'autre part parce que toute l'infrastructure était en place et que nous avons pu faire appel aux connaissances approfondies des experts présents, Manie Conradie et Federico Brinchilin. »

Faisabilité démontrée

Le soutien de POM Flandre-Occidentale et de Sirris est arrivé au bon moment pour Ethilog, conclut Stefaan Dewulf : « En raison de la crise du coronavirus, nous avions quelque peu mis en veilleuse nos projets stratégiques. Grâce à eux, nous innovons à nouveau. Maintenant que la faisabilité de notre idée a été définitivement prouvée, nous voulons créer dès que possible une démonstration de faisabilité. Elle devrait nous aider à explorer les points sensibles. Mais nous voulons aussi nous tourner vers des prospects afin de les convaincre de mettre en place un projet pilote avec nous. »

Parmi les autres entreprises de Flandre-Occidentale qui, tout comme Ethilog, ont utilisé avec succès le Crisis Code Cracker, citons Anziplast et Modular Lighting.

 



 

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